Dépouillement des lettres de provision d’office (1693-1723)

L’acquisition d’un ou de plusieurs offices – c’est-à-dire de fonctions publiques ayant vocation à être rendues héréditaires  - est une aspiration commune à toute la bourgeoisie d’Ancien Régime. Les lettres de provision d’office conservées aux Archives nationales constituent donc un patrimoine inestimable. Ces documents, qui sont des expéditions conformes faisant fonction d’original, sont conservés sous les cotes V/1/1 à V/1/539 ; ils sont classés par année et, au sein de chaque année, par dossiers rangés dans l’ordre alphabétique des différentes catégories d’offices.

Indexer les lettres de provision d’office permet donc de rendre accessibles un très grand nombre d’informations : les nom et prénom du titulaire de l’office et ceux de son prédécesseur, l’intitulé précis de l’office, l’institution royale de rattachement, le lieu d’exercice et la date de l’acte notamment. On ne soupçonne pas la variété des offices concernés : on y trouve aussi bien le premier président du Parlement du Paris que le modeste langueyeur de porc, chargé de contrôler la santé des bêtes vendues sur les marchés.

La recherche dans ces documents est possible via l’ancienne base PROF, embrassant les années 1724-1791, désormais disponible en salle de lecture virtuelle des Archives nationales. Par ailleurs, les lettres de provision d’offices des années 1640 à 1693 ont fait l’objet d’un inventaire manuscrit sur fiches au nom des titulaires d’office, en cours de dématérialisation et d’intégration dans cette même salle de lecture virtuelle.

Le travail actuel de dépouillement porte donc sur la période 1693-1723. Depuis plusieurs années, des milliers de lettres de provisions d’offices ont été indexées par des bénévoles. À terme, nous pourrons ainsi disposer d’une base de données très complète sur les officiers royaux au XVIIIe siècle.

A la différence des autres projets participatifs présentés sur GIROPHARES, ce projet est mené sur les documents originaux, dans les locaux des Archives nationales. Ces dernières mettent à la disposition des bénévoles, qui travaillent dans les locaux du département du Moyen Âge et de l’Ancien Régime, un ordinateur avec un accès internet et des outils de travail permettant notamment de faciliter l’identification des noms de personne ou de lieux.