Première publication des saisies du projet « Des colonies à la métropole »

Cet inventaire permet de découvrir la place de ces esclaves dans la société française du XVIIIe siècle. Quelques figures exceptionnelles apparaissent, tel cet esclave portugais envoyé en France par son propriétaire portugais dans l’objectif d’apprendre la cuisine auprès d’un chef. Le plus souvent, cependant, il s’agit de domestiques suivant leur maître ou leur maîtresse depuis les colonies vers la métropole, l’apprentissage d’un métier n’étant qu’un prétexte.

Ces déclarations font également apparaître l’attention apportée à ces esclaves : pour faire venir des esclaves en métropole, leurs propriétaires payent, auprès de l’administration coloniale, une « amende », subvention au Trésor. Une fois à Paris, plusieurs esclaves sont déclarés plusieurs fois, sans qu’il s’agisse d’une erreur : leur âge, par exemple, est actualisé. Car ces esclaves ne restent pas qu’une année en métropole : certains sont présents plus de cinq ans, d’où la nécessité de renouveler ces déclarations. Au-delà de leur statut, la relation entre le propriétaire et ses esclaves apparaît complexe : certains sont marqués (« estampés »), quand d’autres sont clairement nommés et associés au nom de leur père. Plusieurs, enfin, sont baptisés en métropole, ce qui permettra de lancer quelques pistes de recherche ultérieures.

Les saisies des contributeurs continueront à être publiées tout au long des mois à venir dans une version enrichie (renvoi au n° de ces individus dans le Dictionnaire des gens de couleur, géolocalisation des adresses) avant un versement en open data sous format tableur sur le site data.gouv.fr.

Merci à tous les contributeur·rice·s pour leur travail de qualité et leur participation à ce projet !